L’EXPERTISE DE ANNE GUILLAUME


Sécurité routière
 
Anne Guillaume est médecin. Chercheuse en Biomécanique puis en Sciences Cognitives, elle devient Professeure agrégée du Val-de-Grâce en physiologie et ergonomie en 2003. Elle prend en 2008 la direction du LAB, laboratoire d'accidentologie, de biomécanique et d'études du comportement humain (fondé par PSA et Renault en 1969). Depuis 2015, elle est nommée Expert Leader dans le domaine de la sécurité routière pour le Groupe Renault.
 
 

1/ Qu’en est-il aujourd’hui de la sécurité des enfants en voiture ? Sont-ils bien attachés ?
Les études réalisées en Europe et en France montrent que 70% des enfants sont mal attachés : 10% ne sont pas attachés, 60% sont mal retenus : dans un siège inadapté à leur morphologie ou/et le siège est mal fixé dans la voiture, d’autres encore sont mal attachés dans leur siège. Trop souvent, les parents et adultes ont tendance à penser qu’il est utile d’attacher son enfant uniquement lors des longs trajets. Or nombre d’accidents surviennent sur les trajets quotidiens. Il est important de bien installer son enfant dans le dispositif de retenue adapté pour tous les trajets.
 

2/ Concrètement, que va-t-il se passer, dans ces conditions, en cas de choc ?
Si l’enfant n’est pas attaché, il va heurter à grande vitesse différentes structures rigides de la voiture ce qui va engendrer des lésions graves et voire mortelles, au niveau de la tête, du cou ou du thorax. De plus, dans un choc frontal, il aggrave les lésions de la personne qui est à l’avant en poussant violemment le dossier du siège avant lors de sa projection contre ce siège, au moment du choc. Enfin, en cas de tonneau, l’éjection hors de la voiture est fréquente avec des chances de survie minimes. 

 Si l’enfant est mal attaché, les risques de blessures graves sont aussi beaucoup plus grands. Par exemple, un cas fréquent est le passage des sangles du harnais sous les bras. Dans ce cas, le haut du corps de l’enfant n’est pas retenu et sa tête peut venir heurter les structures rigides du siège devant lui, le blessant gravement avec un pronostic vital engagé.