Trois questions à Daniel Rosenberger,
Expert sécurité pour les forces de vente chez Danone

 
Sécurité routière Daniel Rosenberger est expert sécurité pour les forces de vente au sein du groupe Danone en France qui compte un effectif total d'environ 6 000 personnes.
 
Comment se matérialise l'engagement de Danone en faveur de la sécurité routière ?
 

Sécurité routière Le groupe Danone a été l'une des premières entreprises à signer les engagements sur le risque routier. C'était il y a un peu plus de 3 ans. Mais, nous avons démarré notre démarche « sécurité » en 2004. Au départ, cela concernait les usines, puis les forces de vente et les équipes du siège ont rejoint le mouvement un an plus tard. Aujourd'hui, c'est un système de management complet de la sécurité qui intègre la sécurité routière. C'est un système entièrement intégré, nous ne faisons appel à aucun prestataire externe. Cela passe par l'engagement de la direction au départ, bien sûr, puis par celui de tous les niveaux de management avec une formation des managers, une formation des collaborateurs, et un relais qui est fait par les managers sur le terrain. Au sein des forces de vente, le risque routier représente 1/3 des accidents. En termes de gravité, c'est le risque qui est le plus fortement représenté. Nous consacrons donc beaucoup de temps à la sécurisation de leurs conditions de travail. Cela nécessite d'identifier les facteurs, réaliser des audits, puis de recruter pour pouvoir accompagner et former. Les autres collaborateurs, amenés à se déplacer dans le cadre du travail avec une voiture de fonction, sont également intégrés à des formations. Pour tous les autres collaborateurs, ils utilisent généralement leurs véhicules dans le cadre de leurs déplacements domicile – lieu de travail. Sécurité routièreC'est une approche différente parce qu'ils utilisent leur propre véhicule. Nous avons notamment en projet d'organiser dans nos locaux un « véhicule atelier ». L'entreprise prendra en charge le contrôle technique des véhicules personnels de ses salariés.


 
Pouvez-vous nous présenter une action phare que vous avez pu mettre en place au sein de votre siège ?
 

Sécurité routièreNous avons organisé l'année dernière un escape game « sécurité routière ». Pour ce faire, nous avons fait appel à une jeune startup qui avait postulé au prix Innovation Sécurité routière. Cela me semblait intéressant de surfer sur cette tendance de l'escape game et de pouvoir communiquer de façon différente. Cela nous a permis de les rendre acteurs tout en adoptant une communication moins moralisatrice et plus originale. 4 salles ont été complétement relookées au siège. Nous avons fait du teasing dans les ascenseurs, dans les couloirs ou encore sur les écrans d'affichage. Nous avons constitué des groupes de 5 à 9 personnes qui se sont enchaînés toutes les 30 minutes pendant toute une journée. Dès qu'un groupe accédait à la deuxième salle, la structure de la première salle était immédiatement remise en place pour permettre à un nouveau groupe de démarrer l'escape game. Sécurité routièreNos collaborateurs faisaient face à une situation, un accident de deux-roues, et devaient retrouver les causes de cet accident en résolvant des énigmes. Derrière ce « jeu », il y avait des messages simples de sécurité routière que les participants ont pu se réapproprier facilement.


 
Quelles sont les clés pour réussir une animation dans le cadre des journées de la sécurité routière au travail ?
 

Sécurité routière Mon premier conseil serait de bien anticiper notamment parce qu'il faut souvent faire appel à des prestataires qui sont très sollicités. Ensuite, je recommande d'organiser des actions pendant la journée de travail. Les collaborateurs sont sinon difficilement mobilisables. Après la journée de travail, par exemple, même en anticipant, cela ne marche pas. Nous avons aussi essayé de proposer des actions sur la pause déjeuner mais il y a eu peu d'impact. Ce temps est généralement réservé pour aller faire du sport, échanger avec ses collègues, etc. C'est donc important que cela s'intègre dans leur journée de travail. Pour que cela fonctionne, un autre élément est important : l'engagement du directeur général et des managers pour rendre cette sensibilisation obligatoire. Par ailleurs, ils doivent faire preuve d'exemplarité. Un DG ou un manager qui participe aux ateliers donne l'exemple et incite ses collaborateurs à en faire de même. Sur les actions mises en place, il faut nécessairement se renouveler et développer des ateliers différents pour continuer à avoir un impact sur vos collaborateurs. Une autre piste intéressante est de solliciter les collaborateurs eux-mêmes. Certains ont une expérience personnelle qui légitime leur prise de parole comme par exemple les sapeurs-pompiers volontaires. Cela permet de les impliquer dans vos actions de prévention. Sécurité routièreEnfin, les journées de la sécurité routière au travail permettent de se mobiliser sur un temps fort mais il faut ensuite assurer une continuité dans les messages, dans la sensibilisation. Ce sont des journées qui marquent mais il faut un engagement au quotidien.