Trois questions à Nathalie Pychou,
dirigeante d'Ovodis

 
Sécurité routière Nathalie Pychou dirige Ovodis, une entreprise de vente et de livraison de produits alimentaires auprès de professionnels, qui compte 12 salariés. Son personnel roulant réalise des tournées régulières de 300 à 320 kilomètres par jour en moyenne.
 
Pourquoi et comment sensibilisez-vous vos collaborateurs au risque routier ?
 

Sécurité routière J'ai toujours fait attention à mes salariés qui roulent parce que j'ai une responsabilité de cheffe d'entreprise. Je suis attentive le matin au départ des tournées pour m'assurer que le personnel roulant est bien apte à conduire. Récemment, il m'a été proposé d'organiser des stages de sensibilisation à la sécurité routière. J'ai envoyé trois personnes, réticentes au départ, mais qui ont finalement trouvé que c'était très intéressant. Pour certains, cela fait vingt ans ou plus qu'ils ont leur permis de conduire, ils n'ont pas été amenés à faire des stages de récupération de points, donc cela leur a permis de se remémorer ces petites choses que l'on oublie lorsqu'on conduit depuis longtemps. Au-delà du personnel roulant, j'ai ensuite voulu le généraliser à l'ensemble de l'entreprise. Mes collaborateurs font tous entre vingt et trente kilomètres pour venir travailler tous les jours. Ces trajets domicile-travail sont ceux que nous faisons tous les jours et auxquels on ne fait plus attention.Sécurité routière C'est pour ça que j'ai demandé à ce qu'on organise prochainement un stage avec toute l'équipe, moi comprise, pendant toute une après-midi. J'envisage de faire ce type de stage avec une certaine fréquence.


 
Au-delà des stages, mettez-vous en place des actions au quotidien ?
 

Sécurité routière Je préfère anticiper. On a toujours fait en sorte que nos salariés soient bien sur la route. Les véhicules sont changés tous les 5 ans, ils sont très bien entretenus. Pour éviter toute situation de stress pour mes collaborateurs, les tournées sont établies à l'avance. Le matin, lorsque le collaborateur quitte l'entrepôt, il a sa feuille de route avec son ordre de livraison qui est fixe. Jamais la livraison d'un client est intégrée à la tournée au pied levé. Autre point : les camions sont tracés. Cela permet, par exemple, de renseigner un client qui s'interrogerait sur le délai de livraison estimé sans avoir à prendre contact avec le livreur. Toutes ces petites choses permettent de laisser partir les livreurs sereins.Sécurité routière Par ailleurs, j'ai mis en place un système de prime au non-accident. Cela permet de les motiver à faire plus attention. Prendre un camion et rouler pendant 7 heures, ce n'est pas anodin, il faut être attentif.


 
Quel serait votre conseil pour entamer une démarche de sensibilisation des collaborateurs au risque routier ?
 

Sécurité routière De s'adresser aux associations locales ou départementales et voir quels sont les stages qui pourraient être organisés. Cela ne prend pas beaucoup de temps, et ce n'est pas très cher. Les équipes sont sensibilisées à des problématiques qu'elles n'ont pas forcément perçues. Il est possible que les collaborateurs n'accueillent pas favorablement cette initiative en vous disant « je sais conduire ». Mais, à travers ces stages, Sécurité routièreon finit par se rendre compte qu'on oublie parfois quelques fondamentaux de la route. C'est l'occasion de se rappeler des règles qui peuvent relever du bon sens mais qui ont leur importance comme ne pas téléphoner en conduisant.